La solidarité, point d’orgue du Bab el Raid

MERZOUGA - ERG CHEBBI
Journée Solidaire

La solidarité est une des valeurs cardinales du Bab el Raid. Chaque année, les équipages plantent des palmiers qu’ils ont au préalable financés. Ces derniers apportent aussi des dons. Autant de gestes qui attestent d’une grande générosité !

Participer au Bab el Raid, c’est participer à un événement solidaire. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle de nombreux participants choisissent ce raid-ci en particulier. Alors, forcément, cette « Green Day » est pour eux une journée importante. « Green Day » car, en amont de leur venue au Maroc, les équipages ont financé la plantation de palmiers. Cette année, 1.000 palmiers ont été financés. 15.000 ont ainsi été plantés depuis que le raid existe. La solidarité est également au cœur de cette journée avec la remise des dons apportés depuis la France. Une journée sans défi… ou presque !

En arrivant au village d’Outtara, qui accueille cette journée solidaire, Samuel et Anastasia, de la 193 (SAMUEL DANIAULT / ANASTASIA DANIAULT), se tankent sur le parking où les équipages déchargent leurs dons. Une partie est directement distribuée à l’association An-Najah, qui les répartira ensuite aux familles dans le besoin dans le village. Une chaîne humaine se forme ensuite pour remplir un grand camion, cette fois-ci destiné à Cœur de Gazelles. L’association les distribuera en avril prochain à l’occasion de sa caravane médicale, organisée en parallèle du Rallye Aïcha des Gazelles du Maroc.

« Les dons sont encore plus importants cette année car les stocks de Cœur de Gazelles ont été utilisés pour aider les victimes du séisme de septembre à Amizmiz, dans le Haut-Atlas », explique Christelle, directrice générale de l’association. Des cartons de toutes les tailles et de toutes les couleurs circulent ainsi de bras en bras dans une bonne humeur ambiante. « On envoie des colis d’amour ! », ironise Javier, de l’équipage 200 (Javier RODRIGUEZ / Emin LUKA - SIGN UP). À l’intérieur, on trouve principalement des produits d’hygiène, médicaux ainsi que des vêtements, notamment pour les enfants.

« Un événement où prime la solidarité »

Cœur de Gazelles a établi une liste de besoins en amont qu’elle a transmise aux équipages. Les aventuriers ont aussi apporté du matériel paramédical dont des béquilles ainsi qu’une dizaine de fauteuils roulants. Un geste symbolique pour Stanislas, de la team 142 (Stanislas PAQUET / Jonathan DARBIER - Sifial Informatique), qui remet le fauteuil de son grand-père Roméo, décédé récemment.

Le moment est chargé d’émotions pour de nombreux aventuriers. « Moi je venais pour ça ! Pour participer à un événement où prime la solidarité et être utile », confie Valérie, de l’équipage 202 (Nathalie Lemercier / Valérie Gouchault - TECHNIVIDE). Aïcha et Yvan, de la team 205 (Aïcha SOSTARIC / Yvan SOSTARIC - AMCC), immortalisent l’instant avec la mascotte de l’école où sont scolarisés leurs enfants, à Saint-Genis-de-Saintonge, qui avaient organisé une récolte et fera ensuite une BD à partir de leurs photos. Le Bab el Raid a décidément une forte résonnance !

La chaîne humaine est efficace et le camion se remplit rapidement malgré la quantité impressionnante de cartons. Pour remercier les participants, les villageois ont prévu un thé à la menthe ainsi que des pâtisseries sans oublier quelques dattes de la même variété que celle que vont planter les équipages : des fougous. Des musiciens gnaouas accompagnent le moment, la plongée en culture marocaine est totale.

Création d’un écosystème vertueux

Les raideurs ne sont pas au bout de leurs surprises puisque les femmes du village se sont levées à 5h du matin pour concocter des madfounas, de délicieuses « pizzas berbères » farcies de viande qui régalent les équipages. « Mmmmmh », « c’est bon ! », entend-on s’exclamer à l’heure du déjeuner. Repus, les aventuriers sont fin prêts pour aller planter des palmiers, grand défi de leur journée.

Trente cultivateurs du village emmènent les équipages par petits groupes, pelles à la main, pour leur faire découvrir leurs parcelles, celles où ils vont planter les nouveaux palmiers. Il faudra attendre cinq ans pour que ceux-ci produisent des dattes. Si les palmiers sont une manne financière pour les agriculteurs, leur plantation permet la création d’un véritable écosystème puisque d’autres cultures vont pouvoir se développer aux pieds des arbres, favorisant également l’implantation de cheptel. Après avoir permis de recréer une véritable palmeraie à Tamzgidate, Cœur de Gazelles espère désormais faire la même chose à Outtara.

« C’est émouvant cette journée, ça nous fait réfléchir sur le sens de la vie et ça fait du bien », souligne Allyson, de la team 95 (Maxence Philip / Allyson Gros). « Ça donne du sens à l’aventure », renchérit Julie, de l’équipage 170 (Julie LORRAIN / Julien MALEZIEUX). Arthur, de la team 138 (Arthur DUBOIS / Emilie ISTE - Garage Chauffour), se dit, lui, « très satisfait de pouvoir mettre la main dans le sable pour autre chose que pour se détanker ! ». Certaines parcelles sont déjà bordée de luzerne et constituent de véritables îlots de verdure au beau milieu du sable. « C’est incroyable ce vert au milieu du désert » s’émerveille Émilie, de la team 138 (Arthur DUBOIS / Emilie ISTE - Garage Chauffour). « C’est trop beau, je me verrai bien vivre ici ! », commente de son côté Paulien, de l’équipage 317 (Paulien Collet / Robyn Vernin).

Un décor de carte postale pour terminer la journée

Fabien et Laetitia, de la team 163 (Fabien BLANCHET / Laetitia BLANCHET-COIRIER - Labastere33), enregistrent la position GPS de la parcelle où ils ont planté leurs palmiers. « Quand on reviendra dans cinq ans, on pourra venir les voir », racontent les raideurs. Peut-être pourront-ils alors déguster leurs fruits ! Richard, de l’équipage 245 (Jerome LAPEYRE / Richard LENOIR - SARL Lapeyre), ne veut pas attendre jusque-là et achète d’ores et déjà quelques dattes à rapporter en France.

Ceux qui le souhaitent peuvent également ramener un souvenir éphémère de cette journée solidaire puisque Cœur de Gazelles a fait venir des femmes d’Hassilabiad pour des tatouages au henné. « C’est un moment qui nous permet de partager la culture et un petit bout de Maroc à rapporter chez nous », explique Aurélie, de la team 248 (Aurélie Warnier / Isabelle Bouchareb), la main recouverte de jolis motifs fleuris.

La journée de solidarité se termine en beauté puisque les aventuriers sont désormais attendus à l’hôtel Yasmina, situé au pied des dunes de Merzouga. En arrivant, les équipages sont souvent bouche-bée face au paysage qui s’offre à eux.  « Y’a pas de mots pour décrire ce décor, on dirait une carte postale ! », s’extasie ainsi Sandrine, de la team 139 (Damien GAUTHIER / Sandrine HAON). « Ce serait dommage d’arriver de nuit dans un lieu comme celui-ci », fait encore remarquer Vincent, de l’équipage 214 (Vincent Deromas / Adrien Deromas - Miroiterie de la dronne). Pour que le dépaysement soit total, ce soir ils dorment sous des tentes berbères !

© Maïenga, texte par Marine Girard, photos par Fred Leloup et Max Franch
ÉDITION 2025

DU 1er AU 12 FÉVRIER

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